Les dieux du monde de Solunne, Zora et Uter, sont distants et mystérieux. Zora est la déesse du jour et Uter le dieu de la nuit, le soleil et la lune sont toujours appelés Zora et Uter respectivement, mais les sages ne s’entendent pas entre le lien exact entre les astres célestes et les dieux eux-mêmes. Bien que tous s’entendent qu’ils sont les créateurs du monde, peu prétendent qu’ils interviennent directement dans le monde qu’ils ont créé. Bien que certains qui les vénèrent puisent en eux le pouvoir d’accomplir des effets miraculeux, les dieux semblent accorder ce pouvoir sans contraintes ni dessein, les guerres entre les suivants d’un même dieu témoignent en ce sens. La plupart des êtres vivants du monde de Solunne ont un certain niveau de dévotion envers le dieu dont ils portent le sang, mais certains qui ignorent ou renient leur sang iront vers l’autre.
Bien qu’il y ait de nombreux débats sur les réelles intentions des dieux, nul ne remet en question leur existence, et ce, autant chez les plus ou les moins pieux. Pour des raisons inconnues, on retrouve par contre certains traits plus marqués chez leur croyants respectifs. Si on devait leur donner un “alignement”, on dirait qu’en général les suivants de Zora sont “loyaux” tandis que les suivants d’Uter sont “chaotiques”, mais dans les deux cas on retrouverait des suivants “bons” et “mauvais”. Une créature de Zora verra la lumière comme une créatrice, une source de vie, tandis qu'une autre verra le côté destructeur et purificateur de la lumière. Pour une créature d'Uter, les astres de la nuit peuvent être des guides, tandis qu'une autre profite des ténèbres pour commettre les pires crimes.
L'église de Zora a au cours de l’histoire eu une importance capitale dans la politique du royaume, étant longuement reconnue comme la foi officielle. Plus généralement, elle est très présente dans les grandes villes et moins dans les contrées plus sauvages. Depuis le fondement de la cité royale de Gogham il y a plus d'un millénaire, l’église a toujours prétendu que le sang de Zora est le seul qui coule dans les veines des membres de la famille royale. L'église de Zora est formée d’une hiérarchie stricte où le rang de naissance a une influence très grande sur les possibilités d'avancement. De plus, seul les hommes obtiennent les positions les plus importantes au sein du clergé.
Depuis quelques années, l’emprise de l’église de Zora sur le royaume n’est plus la même, le roi Sigwald a fait détruire la grande cathédrale de Mohär, le cardinal Thorold, qui n’a pas l’aplomb de son prédécesseur Diamas s’est réfugié dans la forteresse de Mulzhora et le seigneur Fégor a banni l’église de ces terres. Au delà du perpétuel conflit avec les suivants d’Uter, l’église de Zora est reconnue pour être intraitable avec toute forme d’hérésie, en particulier, ceux qui disaient suivre les préceptes du dieu Éode ont été farouchement persécutés. Alors que la trêve entre l’église et le roi dure toujours, plusieurs se demandent comment l’église de Zora tentera de reprendre le contrôle sur le royaume.
Le clergé d'Uter n'a pratiquement pas d'influence officielle sur la politique du royaume. Il est désorganisé et plus répandu dans les campagnes et régions sauvages sous la forme de groupe, clan, cercle, etc. Presque tous les prêtres d'Uter sont égaux dans la hiérarchie. Certains d'entre eux, qu'on appelle les grand prêtres sont élus par leurs confrères pour une période de temps indéterminée et se rencontrent à chaque fois qu'Uter est plein dans le nocturne pour discuter et donner des conseils à ceux qui le demandent. Le rang de naissance n'a aucune importance dans le clergé d'Uter, bien que des nobles soient disciples d'Uter, ils n'occupent pas de rôle clé dans le clergé. Les femmes et les hommes sont généralement égaux dans la plupart des groupes de disciples d'Uter, mais certaines sectes sont exclusivement réservées à l'un des sexes.
Pour la première fois depuis la chute l’ancienne cité de Gogham, on peut imaginer que le clergé d’Uter aura un rôle déterminant à jouer. Non seulement les terres du nord ont fait d’Uter leur foi officielle, mais les rumeurs faisant du roi Sigwald un suivant d’Uter, au grand dam de l’église de Zora, se propagent de plus en plus. Plus généralement, le clergé d’Uter a pris en importance en profitant de l’affaiblissement de l’église de Zora et du trône qui ne contrôle les régions les plus éloignées de la capitale qu’en titre seulement. Mais ce que l’église de Zora refuse par dessus tout d’entendre, ce sont les récits des devins qui annoncent de nouveau la fin du conflit des dieux, bien qu’ils soient plus ou moins alarmants sur l’échéance, ils sont unanimes sur une chose, c’est Uter qui en serait le vainqueur.
Il y a près de vingt ans, lorsque les terres de Gogham furent ouvertes par le roi Omer III et que des gens de tout horizon s’y sont rendus suite à l’appel de la princesse Andariel, la foi d’Éode est apparue (quoi que certains prétendent qu’elle existe depuis la fondation même de Gogham il y a plus d’un millénaire) et s’est propagée quelque peu dans le royaume. En plus de promouvoir l’équilibre et le respect de la vie, elle promettait aussi une voie pour mettre fin au conflit des dieux. Il suffit d’assembler les pièces du Drapeau pour montrer aux dieux que leur créatures méritaient de survivre à leur cruel pari. Certains textes retrouvés à Gogham ont mis en doute ces promesses, mais en particulier, l’infâme sorcier Narzul, celui que l’on croit disparu depuis qu’il aurait causé la destruction de Gogham, prétendait que jamais les dieux ne léguèrait le monde à leurs créatures de plein gré.